30/01/2013
The Rolling Stones : Crossfire Hurricane
La commémoration du cinquantième anniversaire de la naissance des Rolling Stones se poursuit et la sortie du DVD Crossfire Hurricane en est le dernier élément à ce jour. A peu de choses près, c’est le documentaire que Canal+ a diffusé le 4 décembre à la télévision.
Toute l’histoire des Rolling Stones défile sous nos yeux en un raccourci de cent-trente-quatre minutes. Deux heures pour cinquante ans de carrière, deux heures pour cinquante ans de sexe, drogues et rock’n roll, avouez que cela fait peu. Ce n’est pas réellement une critique, car que vouliez-vous que fît Brett Morgen, le réalisateur ? Un coffret monstrueux, avec un DVD par année, une anthologie exhaustive de tous les documents filmés existant à travers le monde ? Il faut être raisonnable. Mais le fan peut-il être raisonnable ?
Il y a donc une légère déception à visionner ce film car tout est connu, tout est déjà vu. C’était annoncé, c’était prévu. Un document comme 25x5 montrait déjà à l’époque, l’essentiel de ces archives. Une fois mis de côté notre appétit de « nouveauté », on peut prendre plaisir à revoir ces images en Noir&Blanc ou en couleurs qui retracent deux magnifiques histoires, d’abord et surtout, celle d’un groupe anglais fou de blues et en parallèle, notre propre vie de spectateur renvoyé au pays de sa jeunesse.
Comme toujours, ce sont les films en Noir&Blanc qui me laissent pantois, parce qu’ils me ramènent à des temps si lointains que parfois je me demande si je ne les ai pas rêvés. Les Rolling Stones avec Brian Jones, nos cinq héros si jeunes, si propres (tout le contraire de ce que l’opinion d’alors pensait d’eux), le regard innocent de Jagger, la peau fraiche de Richards. Et ces foules de filles en délire, au point qu’elles se pissaient dessus d’excitation, durant les concerts, dixit Bill Wyman ! On n’aurait pas les images hurlantes de ces fans furieux de bonheur, qu’on aurait peine à le croire, et pourtant.
Pour en revenir au contenu de ce DVD, j’ai été étonné par le sort réservé à Mick Taylor et Bill Wyman qui ont quitté le groupe volontairement. Si le départ du premier est évoqué, celui du second est passé sous silence ou presque. Les extraits musicaux sont tous incomplets, bien entendu, mais ce qui fait l’intérêt de ce type de film, se sont les images enregistrées dans les coulisses ou dans les hôtels, qui donnent l’impression au spectateur/fan d’être admis dans « la famille ». Peu de choses inédites, mais ce sont elles qui réveillent la jouissance. Parmi les quelques bonus, deux titres enregistrés à Munster en 1965 (Satisfaction et I’m Alright) devant des spectateurs assis bien sagement, sous le regard surpris de Mick Jagger devant tant de passivité, mais il faut avouer qu’il y avait aussi beaucoup de policiers dans la salle, pour ce concert très encadré !
Il faut donc voir ce documentaire comme un résumé rapide, genre Les Rolling Stones pour les Nuls ou bien une sorte de fiche mémo pour ceux qui passeront le Bac, option Rock’n Roll. Ni plus, ni moins.
Enfin, pour que ce DVD conserve une image éternelle des Rolling Stones, le réalisateur (et le groupe ?) a pris le parti de ne jamais nous montrer les musiciens filmés récemment, excepté pour le final, ce All Down The Line piqué à Shine A Light de Martin Scorcese en 2008. Ils sont interviewés mais en voix off, afin que leur image reste éternellement jeune pour la postérité. Ce qui pour le fan est une évidence.
07:00 Publié dans Films, Musique | Tags : rolling stones | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | |